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Mis à jour : mardi 2 avril 2019 12:02

A l'occasion du premier stage de l'équipe de France de kitefoil à l'ENVSN, nous avons rencontré Ariane Imbert, l'entraîneure de l'équipe, ancienne compétitrice elle-même, qui connaît bien l'ENVSN pour y avoir suivi la formation DEJEPS kitesurf en 2012.
ENVSN : le kite aux JO, c'est pour bientôt ?
Ariane : le kitesurf (ou kiteboard) a été retenu dans le programme des JO 2024 (il reste une petite incertitude) sous un format foil avec aile à caisson, ce serait une épreuve mixte par équipe (1 garçon et 1 fille) avec un format de course pressenti de type relai. Ce qui est sûr, c'est que la France a un peu d'avance sur les autres nations. La FFVoile a donné à l'équipe des moyens financiers et des outils techniques.
ENVSN : quel est l'objectif de votre stage à l'ENVSN ?
Ariane : on est à l'ENVSN pour travailler avec la cellule optimisation de la performance des engins pour la mesure du matériel. On a fait un premier stage sur Hyères avec Paul Iachkine sur lequel on a commencé à travaillé avec les centrales inertielles et les GPS. Et là, on vient à l'ENVSN dans le laboratoire de mesures pour avancer un petit plus là-dessus et scanner un foil pour prendre de l'avance, pouvoir utiliser tous les outils du laboratoire de l'ENVSN, aller vers l'optimisation de la performance et profiter de l'expertise de Paul et Bertrand Dumortier.
ENVSN : monotypie ou pas en kitefoil ?
Ariane : non, pas de monotypie dans notre discipline et on lutte contre. On a encore assez peu de moyens et la plupart des coureurs sont aidés par des marques qui font elles-mêmes du développement et sponsorisent les athlètes, leur fournissent des équipements. Cela permet de continuer la recherche et le développement du côté des marques, de notre côté, cela permet de suivre l'évolution du matériel.
ENVSN : comment se structure l'entraînement en kite ?
Je suis l'entraîneure de l'équipe de France, employée par la FFVoile comme cadre privée. La FFVoile a retenu 4 centres d'entraînement : Dunkerque, Saint-Pierre-Quiberon, Leucate et Hyères. J'ai créé ma structure, le Spot Kitecenter à Hyères qui est un centre d'entraînement reconnu dans le plan de performance fédéral, dans laquelle j'ai créé une dynamique et un centre d'entraînement il y a déjà longtemps; ça s'est si bien développé qu'on a créé une association de gestion pour le pôle espoirs kitesurf de Hyères. On a sorti pas mal d'athlètes et de titre. Mon école est prestataire du pôle, dont je suis la coordinatrice et l'entraîneure, en plus de mes prestations nationales.
ENVSN : peux-tu nous présenter l'équipe ?
Ariane : dans l'équipe, nous avons Alexia Fancelli, multiple championne de France, 3è mondiale. Son objectif cette année est la place de 2ème au championnat du monde car la 1ère est occupée par l'américaine Daniela Moroz qui a pas mal d'avance. (le prochain championnat du monde se déroulera au Lac de Garde en mai prochain, le kitefoil sera aussi présent à la finale de la World cup à Marseille en juin.)
Côté féminin, il y a aussi Anaïs Mai Desjardins (6ème en 2018), mais elle est en 1ère année de médecine et ne pourra pas se rendre aux championnats du monde cette année et n'est pas présente pour le stage.
Chez les garçons, il y a Nicolas Parlier, champion du monde depuis 2 ans, qui va challenger son titre cette année. Théo de Ramecourt, 4ème en 2018, très en forme cette année, absent pour cause de partiel de dernière minute. Maxime Nocher, ancien athlète monégasque, de retour en équipe de France depuis 2 ans, 3ème mondial et enfin Axel Mazella, qui a plusieurs titres de champion du monde junior en race, qui a eu un "coup de mou" l'année dernière à cause de son matériel.
Tous visent le podium cette année, il n'y a malheureusement que 3 places...
Du côté des espoirs, il y aussi Titouan Galea, Théo Lhostis, Arthur Lhez au pôle de Hyères ainsi que tous les jeunes des pôles.
Par contre, on a un déficit de filles, c'est pourquoi on a lancé une campagne de recrutement "Elles de kite", pilotée par Antoine Weiss.

Photo Ariane Imbert
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Mis à jour : samedi 30 mars 2019 09:57
A environ 3 mois du début du Tour voile 2019, les 4 membres de l'équipage Golfe du Morbihan sont à l'ENVSN pour 5 jours de préparation physique et de navigation. Il s'agit de Solune Robert, Charles Dorange et Louis Flament. Riwan Perron (absent pour cause d'examen) les rejoint samedi pour naviguer sur le Diam 24.
Le Tour voile est une épreuve qui dure 3 semaines et nécessite de gérer les efforts et d'éviter les blessures sur la durée. Kilian Philippe, préparateur physique de l'équipage nous a détaillé le programme d'entraînement des coureurs, adapté à ces étudiants qui doivent concilier leur cursus avec leur passion.
Depuis le mois d'octobre, chacun d'eux a un programme de préparation physique établi, une charge de travail chronique élevée entrecoupée de blocs intensifs à l'ENVSN.
Il s'agit de veiller à ce que tous les paramètres de la performance humaine soient pris en compte: sur les plans cognitif, physique et nutritionnel pour en faire des athlètes complets qui puissent endurer la charge de travail demandée et être performant sur toute la durée de l'épreuve.
Les objectifs de ce programme sont:
-d'améliorer la gestuelle en navigation
-de limiter les effets néfastes de l'accumulation de fatigue
-d'optimiser les capacités cognitives pour prendre les bonnes décisions sur le plan d'eau
Pour y parvenir, Kilian a programmé un bloc d'entrainement assez lourd:
-2 séances de 45 minutes quotidiennes sont programmées, une grosse charge de travail pour augmenter leurs capacités physiques et leurs capacités à bien naviguer tout en veillant à éviter tout risque de surentraînement
-des tests physiologiques, physiques et anthropométriques pour mesurer leur évolution et vérifier le travail effectué entre deux sessions
-un test pour détecter les adaptations neuromusculaire et mesurer la fatigue du système nerveux central
-un programme individualisé en fonction du poste occupé et de l'individu. Chaque athlète a ses filières à développer pour améliorer l’efficience de ses mouvements lors des manœuvres.
Le préparateur joue avec les différents stress (stress métabolique et mécanique) et applique le concept de concurrent training* qui consiste à développer à la fois, l’efficacité neuromusculaire et cardiovasculaire.
Il dispense aussi des conseils diététiques pour être au juste poids afin d’optimiser les mouvements du bateau, ne pas perdre ou prendre trop de poids pendant la course, et assure un suivi nutritionnel pour favoriser la récupération et optimiser les capacités physiques/cognitives sur l'eau.
*L’un des principaux objectifs de la préparation physique est le développement de plusieurs qualités physiques de sorte que les progrès réalisés s’expriment dans le sport pratiqué pour produire de meilleures performances. Pour atteindre un niveau de performance visé, la préparation doit ainsi être spécifique au sport pratiqué. Cependant, le développement d’une qualité physique peut être incompatible voire contraire au développement d’une autre qualité physique. Pourtant dans de nombreux sports (course à pied, ski de fond, football, kayak…) diverses qualités, aux développements antagonistes, sont sollicitées dans la pratique. C’est l’un des principaux problèmes de la planification de l’entraînement.
Le préparateur physique doit alors faire des choix temporaires voire alternatifs pour développer ces qualités physiques en minimisant leurs interférences. (site Sport santé et préparation physique)