Après 4 années en tant que responsable communication à l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques, je me dirige aujourd’hui vers de nouvelles aventures. Mais avant de terminer ce chapitre, écrire un tout dernier article me tenait à cœur. J’ai décidé de mettre en lumière une personne importante dans la vie de l’ENVSN, qui l’a été tout autant dans les projets que j’ai menés.
Paul Iachkine est ingénieur de recherche à l’ENVSN, cet homme à la réussite modeste est un pilier de la performance dans le domaine de la voile. J’ai choisi de le mettre en valeur car sa carrière est riche d’olympiades et de nombreuses rencontres, ainsi que de projets passionnants. Son parcours dans le nautisme est impressionnant. Quant à moi, il m’a fallu 4 ans pour déchiffrer le travail ingénieux de Paul, mais très peu de temps pour comprendre que Paul avait joué un rôle important lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016. Il suffit d’entrer dans son laboratoire de mesures pour s’en apercevoir et de voir cette immense banderole signée de la main des champions 2016, Charline Picon, médaillée d’or, Pierre Le Coq, Camille Lecointre et Hélène Defrance, médaillés de bronze… Tous le remercient chaleureusement pour ses précieux conseils, le travail extraordinaire réalisé pour les amener au plus haut niveau.
Paul est arrivé à l’ENVSN en 1986, il était détaché pour la Coupe de l’America en support de l’équipe French Kiss, équipe dont faisait partie un autre professeur de l’ENVSN, Thierry Poirey. Lors de ce défi, Paul avait en charge l’informatique embarquée et l’analyse de la performance. Vaste sujet digne d’un ingénieur de Centrale Nantes, qui a d’abord débuté en réussissant Maths Sup Maths Spé. Cet homme a fait preuve d’une détermination sans faille lorsqu’il est arrivé à l’ENVSN. Le poste n’était pas créé et le hasard l’a amené en Baie de Quiberon. Il a su s’adapter aux besoins des athlètes et de leurs entraineurs, proposer des idées innovantes et anticiper les attentes de chacun, ce qui lui a valu de signer son premier contrat à l’ENVSN.
Alors que la Fédération Française de Voile a choisi différents athlètes pour représenter la France aux Jeux Olympiques, Paul est resté leur plus fidèle collaborateur depuis 1988. Ses missions sont si variées qu’il m’a fallu plus de 4 ans pour les comprendre, et je suis certaine que j’en ai encore beaucoup à apprendre, mais nombre d’actions restent confidentielles et cet homme discret nous dévoilera juste ce qu’il faut pour rédiger correctement un article !
Au quotidien, il veille au développement de nouveaux outils de mesure, il intervient sur de nombreuses formations, afin d’expliquer les particularités du matériel et apporte son aide aux entraînements. Son travail l’oblige à exercer une veille technologique importante, lui impose une remise en question perpétuelle, ce qui rend ses missions passionnantes, « bien qu’un peu fatigantes » ! Pour parler concret, ses activités sont variées, il a pour quotidien la visualisation des voiles en navigation, la caractérisation mécanique des mâts et dérives. A partir de 2002, il participe même à la fabrication de matériel comme le Finn. Depuis 2012, l’arrivée de la 3D donne une autre dimension à son travail.
Il côtoie régulièrement les équipes de France. D’ailleurs, il travaille la majorité du temps pour des projets relevant de la Fédération Française de Voile. Les JO n’ont plus de secrets pour lui. A l’heure qu’il est, il s’attèle déjà aux JO de Tokyo en 2020. Ce seront ses 9èmes Jeux Olympiques. Un palmarès qui laisse sans voix ! Il connaît tous les athlètes de cette équipe de France. Pour lui, « l’aspect humain est fondamental dans la performance », c’est pourquoi il veille à un travail individualisé avec chacun de ces jeunes prodiges. D’habitude, son travail sur les olympiades se termine peu de temps avant que les JO ne débutent. Lorsque Paul Iachkine nous parle de sa dernière expérience, les JO 2016 à Rio, il ne manque pas de superlatifs pour exprimer ce qu’il a ressenti sur cette plage de Flamengo tant l’émotion était forte de voir gagner Charline Picon, de voir Pierre Le Coq, Camille Lecointre et Hélène Defrance remporter le bronze. En effet, c’était l’une des premières fois que Paul avait la chance d’être avec le staff pendant la durée des Jeux. C’est à parier qu’il restera sur place lors des JO de Tokyo !
Ce travail avec les équipes de France exige un autre niveau de performance, il s’agit de s’adapter aux demandes de chacun, de bien comprendre les problématiques mais surtout de répondre aux besoins. La routine ne fait pas partie de son vocabulaire!
Insatiable, Paul Iachkine s’est lancé dans l’écriture d’articles pour diverses revues. Il a co-signé des articles sur la coupe de rappel, rédigés lors de la préparation olympique de Sydney. Avec Bertrand Dumortier, autre figure de la voile française, il a écrit ses premiers articles sur le 470. D’ailleurs, ces derniers sont toujours utilisés, à l’heure actuelle. Signe que le travail de Paul Iachkine est intemporel tant il le fait avec exigence et perfectionnisme, tant sa renommée est importante.
Depuis 1996 et les Jeux Olympiques de Savannah, Paul occupe une partie de son temps de travail à la modélisation des plans d’eau des différents sites olympiques, il les décrypte, essaie de percer leurs mystères pour transmettre, dans un second temps, un carnet de route aux athlètes afin de poursuivre le même objectif : la performance avant tout et la réussite de l’équipe de France.
En essayant d’adapter le matériel en fonction des coureurs, Paul Iachkine est un allié important dans la réussite de ces athlètes. Pour preuve, Pierre Le Coq me l’a confié, «J’étais totalement serein de partir aux Jeux avec le matériel que nous avions choisi avec Paul. Il a su comprendre mes problématiques et m’écouter, il a toujours été opérationnel pour nous aider, son travail sur la PO 2016 a été énorme ». Le travail réalisé en collaboration avec Paul Iachkine s’est concentré sur l’optimisation de tous les paramètres liés au matériel, que ce soit au niveau des ailerons, des mâts ou de la planche. « Son travail nous a permis d’économiser un temps précieux. A réception du matériel et pour éviter d’en essayer l’ensemble, Paul préselectionnait le panel le plus performant suite aux mesures réalisées, ensuite on avait juste à le tester sur l’eau et en juger les sensations procurées. »
Le médaillé de Rio poursuit : « Je pense que chacun de notre côté nous avons progressé. Notre objectif était de trouver quelque chose de précis grâce aux outils de mesure. Ça a permis à Paul de proposer un test de référence. Quant à moi, je savais que le matériel que j’emportais à Rio était le plus performant et pour la confiance, c’est primordial ». Pierre Le Coq affirme que Paul est « un pilier du travail de la performance sur le matériel ». « En m’aidant à optimiser tous ces paramètres, Paul s’est imposé comme un personnage incontournable du staff des Jeux Olympiques, s’il n’avait pas été là, présent sur la plage lorsque je décroche le bronze, quelqu’un m’aurait manqué. C’est une personne hyper positive, et en période de stress ultime, c’est important ». Lorsque j’évoque l’avenir, le sportif de haut niveau conclut : « Tokyo 2020 ? On a déjà bien travaillé sur Rio 2016, mais, ensemble, il nous reste beaucoup à découvrir ! ».
Régulièrement, j’aimais admirer Paul dans ses travaux de mesures, ses discussions sont passionnantes, quand de temps à autre, il nous dévoilait de petites anecdotes sur les Jeux Olympiques et les projets menés. Sans aucun doute, tous ces échanges resteront une richesse pour appréhender au mieux la culture nautique. Alors je souhaite aujourd’hui terminer ce 1er chapitre écrit à l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques par rendre hommage à une figure de la voile française qu’est Paul Iachkine. Parce que, bien souvent, ce travail de l’ombre représente une grande richesse dans les projets menés, qui mérite d’être mis en valeur !
Mathilde LE FLOC'H

Photo Philippe Juhel/ENVSN

La fière médaille de bronze remportée par Pierre Le Coq lors des JO de 2016
La session 2017 du C.S. cerf-volant vient de se terminer. Venant d’horizons très différents (BPJEPS KITE, BPJEPS Activités pour tous et Loisirs tous publics), les stagiaires ont pu découvrir pendant 70 heures les multiples facettes du cerf-volant, avec en prime un atelier "boomerang". Ils ont pu apprécier une formation dynamique qui alterne la théorie, la pratique et les interventions en classe primaire. Chaque stagiaire a réalisé 3 modèles de cerfs-volants, du plus simple en tyveck et baguettes de bambou, au modèle « pilotable » réalisé en toile de spi et assemblé à la machine à coudre. Cerf-volant rime avec vent; profitant au maximum des fenêtres météo, le groupe s’est initié et perfectionné pendant de longues heures au pilotage de cerfs-volants acrobatiques de précision en 2 et 4 lignes.
Côté pédagogie, les stagiaires ont préparé par groupe de deux, des séances dans les classes des écoles primaires de Saint-Pierre-Quiberon et Quiberon. L'objectif principal de leurs interventions consistait à aborder le thème de « l'air et du vent » inscrit dans leur programme. Pour aborder ce sujet, chaque groupe a fait preuve d'inventivité et mobilisé les connaissances acquises aussi bien pendant le C.S. que celles issues du BPJEPS. Ils ont rédigé des fiches pédagogiques détaillées de leurs séances et établi un bilan à l'issue de chacune d'entre elles.
Voici la présentation d'un projet: "nous avons choisi la fabrication d'un cerf-volant de type luge en 4 séances. Ce projet pédagogique nous permettra de solliciter les connaissances des élèves en matière de sciences, géographie, français, mathématiques, histoire ou géométrie. Il permettra aussi de stimuler leurs capacités motrices. Ce projet a également l'avantage de pouvoir s'adapter à une classe multi-niveaux. Enfin, la perspective de construire son propre cerf-volant avec pour objectif final de le faire voler est un facteur de grande motivation chez les enfants de cet âge."
En effet, le moment fort de la formation se situe l'avant-dernier jour. Il s'agit de l’envolée des cerfs-volants des enfants sur la grande plage de Quiberon, venant conclure de belle manière le cycle des interventions scolaires, comme le montrent les photos ci-dessous.
Enfin, pour ceux que l'activité intéresse en terme de développement d'une école, il est possible de consulter le dossier réalisé en 2014 par un stagiaire en formation BPJEPS kite : Développement de l'activité cerf-volant au sein de l'école Wimkite.
Rendez-vous l’année prochaine pour le prochain CS cerf-volant du 19 au 30 novembre 2018, toujours animé par Charles Bily, que nous remercions pour son engagement, ses compétences, son infini plaisir de transmettre et partager sa passion du cerf-volant.


